Un reflet du passé

Il faisait nuit noir quand je me réveillais en sursaut. Je n’eus pas besoin de me poser deux fois la question de pourquoi mon sommeil m’avait été si cruellement arraché… Le tonnerre. Non, mais c’était quoi les tempêtes ici? Mon cœur battait à toute vitesse, ce que je pouvais détester les orages… du plus profond de mon âme. Ne voulant pas réveiller mon hôte ou déranger qui que ce soit en fait, je m’extirpais du lit lentement. J’avais enfilé des vêtements de femmes dont les origines dataient apparemment de nuits un peu plus agités du médecin. Cela m’avait fait sourire, naturellement. J’avais enfilé un pantalon ample pour dormir ainsi qu’un chandail qui tombait légèrement sur une de mes épaules. Le froid me frappa doucement quand je sortis des couvertures, un regard entre les rideaux me montraient que la tempête n’était pas accompagnée de pluie cette fois. Je pris une inspiration en fermant les yeux quand un éclair zébra le ciel, je savais que le tonnerre ne serait pas long à arriver. J’enfilais des chaussettes rapidement en prenant l’épaisse couverture de laine sur le lit, m’éloignant à petits pas silencieux vers la sortie de la maison. Sur mon chemin je croisais Stella, je me penchais quand même quelques instants vers la brave petite chienne pour caresser son tout pelage en murmurant tout bas.

« Tout va bien petite, je m’en vais voir les chevaux, chut… »

Je portais un doigt contre mes lèvres pour lui faire signe d’être silencieuse puis je me redressais en arrivant à sortir de la maison, tellement concentrée à ne pas sursauter aux bruits de la tempête et ne pas réveiller Winston que je n’eus même pas connaissance qu’il était en bonne compagnie. Mon cœur tambourinait ma poitrine avec force alors que je courrais jusqu’aux écuries pour m’y réfugier. Les montagnes environnantes rendaient le tonnerre en écho, ce qui n’aidait tellement pas à diminuer mes peurs. Le souffle court, je saluais les chevaux avec un petit sourire, oui ces bêtes-là avaient une prestance et une présence qui allaient me calmer, je le savais. Je trouvais finalement un box vide et propre surtout dans lequel je pus un peu pousser la paille pour me créer un petit lit. J’avais mon énorme couverture avec moi et je pus aisément m’installer très confortablement. La paille restait mieux que le plancher de quand j’étais esclave quelques jours plus tôt. Je tirais la couverture jusqu’à mon nez en fermant les yeux, écoutant les bruits des chevaux près de moi.

La vie avait si brusquement changée depuis que j’avais mis les pieds ici, cela ne faisait même pas une semaine tout de même, que quelques jours à peine et je me sentais déjà revivre. J’avais eu droit à un accueil royal et la bonne longue douche bouillante que j’avais prise m’avait fait un bien fou. Bien sûr que je vis dans la glace les marques de mon calvaire, mais je tentais de me concentrer sur le positif du présent. J’avais même une petite chambre d’amis et un lit des plus douillets. Bon, depuis mon arrivée j’avais presque fait que cela dormir. Je reprenais, c’était normal. Je sortais pour la première fois cette nuit d’ailleurs! Je n’avais vu que le bon médecin ainsi que Stella seulement. Je savais qu’il avait une autre personne qui vivait ici. Leroy. Un prénom qui évoquait en moi tellement de souvenirs. Je songeais à tout cela lorsque le sommeil revint me chercher tranquillement, à mesure que la tempête s’éloignait pour seulement me laisser le chant du vent pour me bercer.

Je dormais bien au creux du foin, la couverture me couvrant si bien… j’aurais pu dormir là encore une journée ou deux sans doute. Bon, naturellement ça ne serait plus le cas, je rattrapais mon sommeil. La faim restait mon pire ennemi quand je dormais, c’était souvent celle-là qui me réveillait. Il arrive parfois d’avoir l’impression de sentir le réveil arriver lorsqu’on rêve, même si on en a pas envie, on prend de plus en plus conscience de la réalité, de ce bout de foin qui picotait un peu mon nez soudainement, une odeur venait également titiller mes narines et ça n’avait rien à avoir avec les animaux, non… du bacon? Oui, ça y ressemblait drôlement. Un fin sourire se dessinait sur mes lèvres en pensant à… Puis je sursautais atrocement, mon cœur sembla exploser dans ma poitrine dans la surprise. Je me redressais sur mon lit de fortune en regardant de tous les côtés. Qu’est-ce qui faisait tout ce bruit? La peur fit cependant rapidement place à la surprise du spectacle qui se passa devant moi, sans voir encore une fois le visage du jeune homme, je le vis tomber à la renverse, attaqué par la porte du box que j’avais choisi. Je posais une main contre mes lèvres pour cacher un sourire malgré que je m’inquiétais de son état pauvre garçon! J’étais encore assise dans le foin quand finalement… son visage m’apparue.

Le temps fit une pause. C’était cela qui venait de se passer. Plus rien n’existait, plus d’odeur de bacon ou bien les hennissements des chevaux autour de moi. Est-ce que j’hallucinais? Ce n’était pas possible. Je devais avoir l’air très étrange parce que je le fixais. Inlassable. Ses traits, cette maladresse, ce prénom, ce rire… J’étais sans voix, sans mot. Était-ce possible?... Je savais qu’il me parlait, j’entendis sa voix sans réellement comprendre ses mots. Je me levais lentement, mes prunelles océaniques le détaillant de haut en pas pour revenir à son magnifique visage. Mon cerveau arrivait mal à gérer cette vision devant moi. Je croyais réellement avoir eu une hallucination lors de la nuit de mon arrivée ici, sauf que là… j’étais totalement saine d’esprit. Je n’avais aucune raison de l’imaginer ici. Qu’elle folle je devais avoir l’air de m’approcher ainsi de lui, la surprise plein les yeux ainsi que quelques larmes qui ne voulaient pas couler. J’étais tellement sous le choc! Ce n’était pas que le Leroy du ranch, c’était également mon Leroy, celui que j’avais cru mort durant des années! Que j’avais pleuré tellement longtemps. Aussi grand qu’à mon souvenir pour moi qui était si petite, je m’arrêtais à quelques pas de lui, sans réaliser qu’il n’avait pas la même surprise que moi, sans comprendre que j’étais de nouveau une étrangère pour lui. Cela ne m’empêcha cependant pas de poser mes mains sur ses bras, observant mon geste. C’était vraiment comme si je m’assurais qu’il était réel, vraiment devant moi! Je soufflais d’une voix vibrante d’émotions.

« Leroy… c’est… c’est vraiment toi…? »

Puis je fus prise d’une impulsion du passé. Je me souviens avoir fait maintes et maintes fois ce geste pour me rassurer lorsque je n’allais pas bien et qu’il n’avait que lui pour me rassurer. Je vins prendre sa chemise de mes délicates mains et je vins appuyer mon front contre son torse. Je retenais mes larmes avec force. C’était lui, je n’avais plus de doute… ça ne pouvait être que lui. C’était peut-être mon imagination, mais il me semblait même reconnaître son parfum, comme pour me convaincre encore plus.


@Leroy Johnson

Codage par Libella sur Graphiorum

Sans doute qu’il ne pouvait pas comprendre comment j’étais la femme la plus heureuse du monde en ce moment. Je ne me souvenais même pas d’avoir eu cette impression de bonheur aussi puissamment en fait. C’était comme avoir l’impression de s’envoler, que le temps prenait réellement une pause pour que je puisse savourer le moment de pouvoir toucher de nouveau ce meilleur ami que j’avais il y a deux ans. Que ce moment était assez précieux pour qu’on l’immortalise. Même quand il me répondit, sur le coup, je pensais qu’il disait cela un peu à la blague. Leroy avait toujours été du genre plutôt comique après tout! Je ne pris même pas la peine de répondre, non je n’avais pas le temps! D’autant plus qu’il finit par me resserrer aussi. Je me demandais s’il pouvait sentir mon cœur qui battait à tout rompre. Ça me faisait presque mal en fait, je ne m’étais pas sentit aussi vivante depuis des siècles. Sans pouvoir me contrôler je sentis quelques larmes couler sur mes joues quand il se mit à fredonner cet air qui était digne de lui. Mes mains graciles serrèrent sa chemise avec un peu plus de force. J’étais en larmes, mais je souriais. Je ne pourrais jamais remercier assez souvent la personne qui avait permis cette rencontre. J’eus même un petit soupir entre mes pleurs quand il posa sa main contre mes cheveux, pas très longtemps, mais assez pour me rassurer, pour me faire du bien.

Finalement il initia le mouvement de recul, heureusement, je n’aurais pas eu la force de le faire je crois. D’une main un peu tremblante j’essuyais mes joues avec un petit rire gêné et j’allais pour dire quelque chose, mais il me devança. Oh… mon sourire se perdit un peu. La réalisation que Leroy m’avait… oublié était en train de s’insinuer de plus en plus en moi. Moi qui était si heureuse il y a quelques instants, je me retrouvais paralyser par une douleur sans nom. Mon magnifique ami ne me reconnaissait pas… Je ne pouvais cependant pas le quitter des yeux, inlassablement. Il réussit même à m’arracher un sourire quand il fit cette imitation avec ses claquements de doigts. Un petit sourire, un sourire un peu timide. Parce que techniquement, pour lui c’était une étrangère qui venait de le serrer ainsi… Bon, il avait tout de même répondu à mon étreinte, peut-être justement parce qu’il me croyait totalement bouleversée? J’hochais la tête lentement à sa proposition et je fus soulagée de constater qu’il réalisait bien que je semblais le connaître. Je m’étais approchée pour pouvoir m’installer à manger, même si je n’avais pas faim du tout, le choc était encore trop grand.

J’eus l’impression d’arrêter de respirer quand il vint frôler ce qui prouvait que j’avais porté un anneau de mariage deux ans durant. J’eus finalement un petit sourire en hochant la tête, finissant par être capable de retrouver l’usage de la parole.

« En fait… C’est en lien avec mon mariage que l’on se connait… (Je m’installais dans la paille, contre le mur du box, près du repas en l’invitant d’un signe de la tête à en faire de même) Et… si tu pouvais me tutoyer, ça… enfin, si ça ne te dérange pas! Je ne suis pas habitué de te vouvoyer non plus. »

J’eus un petit rire en continuant de le fixer, je n’y pouvais rien, je le retrouvais comme la dernière fois que je l’avais vu. Aussi beau qu’un Dieu avec ce sourire renversant. Même son humour et sa maladresse que j’affectionnais tant. Mon cœur ne se calmait pas du tout par contre, mais au moins j’arrivais… à lui dire des phrases plus cohérentes malgré la douleur qui serrait mon corps en entier. Je pris une inspiration avant de reprendre le plus naturellement du monde.

« Je te connais même… assez bien je dois dire, enfin… tu me connaissais vraiment bien aussi… C’est parce que je croyais que tu étais…que tu étais mort que j’ai réagi ainsi… Le bateau sur lequel tu étais… a coulé, mais… visiblement… tu n’es pas mort… tu es bel et bien devant moi. (Je riais un peu, essuyant de nouveau mes yeux avant que je ne me mette à pleurer, j’étais une sensible, depuis toujours) C’est vraiment… un drôle de hasard que je te retrouve comme ça, Leroy tu sais… Ça ne parait peut-être pas tant, mais je suis vraiment heureuse de te voir… »

Je montrais mes yeux de mes deux mains dans un geste un peu coupable pour indiquer que je pleurais, mais qu’au final, j’étais bien plus qu’heureuse de le voir! Je souriais! Je n’avais pas autant souris depuis un moment. Et il y arrivait, sans même me connaître, sans même se souvenir de moi. Je regardais le repas, sans y toucher, avant de finalement lui demander.

« Tu…tu ne te souviens vraiment de rien… avant d’être ici.. ? »

@Leroy Johnson

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Je sentais mon cœur qui ne cessait de tambouriner dans ma poitrine, bien que je tentais d’aborder un air plus calme, je ne l’étais pas réellement. Mon corps réagissait à le revoir avec tellement de force, j’avais été dévastée durant des mois quand je le croyais mort. Le revoir en vie était une chose tout à fait incroyable. Même si j’étais sous le choc, il trouvait le moyen de me faire rire, de me montrer cette malchance maladresse qu’il avait lorsqu’il tenta de s’asseoir sur une botte de fois. Je cachais mon rire derrière ma main, pour ne pas paraître impolie. Il s’installa alors et j’observais ses gestes avec grande curiosité. Je n’étais pas une adepte du café et je le prenais toujours avec du sucre…et je pus voir que si sa mémoire ne se souvenait pas, le geste faisait partit de lui. Je sentis mon cœur se serrer, mais je ne relevais pas cette observation. Si ce n’était intense pour moi, je me doutais que ça devait l’être aussi pour lui. Lorsque j’eus terminé de poser ma question, je pris possession de ma tasse, de mes deux mains bien plus pour en ressentir la chaleur que pour le boire, je ne détachais pas mon regard de sur Leroy. Il m’arracha un nouveau rire quand il parla du string d’éléphant. J’eus le réflexe de lever les yeux au ciel, dans un signe de faux découragement, mais il pouvait clairement voir que cela ne me semblait pas totalement incongru. Je savais pourquoi il avait été sur ce bateau après tout.

Puis je fus bien charmée malgré moi, comme toujours. Ses mots, ses gestes… c’était mon Leroy, mais sa mémoire était défaillante. Absente. C’était comme si son propre corps se battait pour récupérer des brides de souvenirs. Mon sourire se perdit cependant un peu, rien du tout, c’était… une drôle de sensation. Cela devait être extrêmement difficile d’oublier son passé, mais j’étais aussi en quelques sortes une victime donc la mémoire de nos moments complices ensemble étaient vivaces alors que lui ne se souvenait de rien. Cependant, je voyais que c’était bel et bien lui. Son caractère, son charisme, sa façon de parler… c’était bien lui. Je portais finalement le breuvage amer malgré le sucre à mes lèvres, prenant une infirme gorgée et j’obéis ensuite en prenant une pomme de terre de mon assiette. Mon estomac était noué par le moment, mais ça viendra… puis il ne m’aidait guerre, ses visions me ressemblaient? Mon pauvre cœur sembla rater quelques pauvres battements. Je lui souris, un sourire très doux, un remerciement presque silencieux à sa tête qui tentait de ne pas m’oublier.

Puis la conversation pivota plutôt sur lui, qui il était et finalement qui moi j’étais. Enfin, peut-être que sa mémoire lui reviendrait, j’osais croire que c’était une chose possible, sinon j’apprendrais à connaître ce Leroy et lui… apprendra à me connaître une seconde fois. J’eus un petit rire en secouant la tête.

« Hm, tu n’étais pas mon mari… mais il est vrai que la première soirée qu’on s’est connu, à un moment tu avais un… genre d’habit de prête… (J’étais un peu mal à l’aise et amusé par ce que j’allais lui dire, c’était quand même gênant, je pris une inspiration avant de me lancer) En fait, tu étais stripteaser dans un bar… ou mes demoiselles d’honneur m’ont emmené pour mon enterrement de vie de jeune fille. Au final, j’étais beaucoup plus à l’aise qu’on a parlé ensuite te que tu portais plus de vêtements! (Je disais cela avec beaucoup d’humour pour tenter qu’il ne remarque pas le rouge sur mes joues. Je replaçais une de mes mèches derrières mon oreille avant de continuer) Puis… on est devenus amis. On se parlait tous les jours en fait et on se voyait souvent… Et tu étais un pompier! C’était ça ton réel métier principal. C’est pour ça que tu es bon dans tout ce qui concerne le secourisme. Et tu étais la personne… la plus gentille et généreuse que je connaissais…

Bon je sens que j’allais tomber dans le drame si je continuais sur cette trame, je sentais mon cœur se gonfler de nouveau. Je lui souriais en prenant d’autres pommes de terre et une bonne gorgée de café avant de reprendre.

« Moi… j’étais en train de faire mon doctorat en archéologie et histoire ancienne. Mes parents étaient deux archéologues et ils croyaient en l’existence de l’archipel. C’est pour ça que je me suis retrouvée ici finalement… (Je pris une petite pause en gardant mon sourire, haussant un peu les épaules avec une petite gêne avant de reprendre) Sinon, que voudrais-tu savoir d’autres..? »

Je trouvais cela presque gênant de parler de moi ainsi, je pourrais sans doute parler de tonnes de choses avec lui, mais me présenter ainsi, ça me gênait un peu, j’étais un peu maladroite aussi à ma façon. Ce petit déjeuner dans un box à cheval nous ressemblait bien par contre je trouvais, c’était… réellement nous.

@Leroy Johnson

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Depuis ma fuite, je passais de surprise en surprise, d’émotion en émotion. D’abord Winston que je retrouvais et qui m’avait déjà donné un sentiment familial et un accueil plus que souhaitable et finalement Leroy. Mon Leroy. Depuis que je l’avais vu dans l’écurie, j’avais l’impression qu’il avait une part de moi qui était en train de se dépoussiérer un peu. Les petits papillons endormis au creux de mon ventre se dégourdissaient les ailes un peu. Je lui avais raconté déjà un peu ce que nous étions, souriant un peu plus quand je vis également ses réactions. Encore plus quand il parut surpris de savoir qu’il avait été stripteaser, le rouge sur ses joues me fit un peu rire, mais pas un rire malicieux, plus gênée même. J’avais l’impression de pouvoir revoir les mêmes réactions qu’avant quand je parlais de mes études et de ce que mes parents faisaient, il avait eu la même expression la première fois. Il m’arracha un rire amusé comme il avait toujours réussit à faire par son geste avant qu’il ne me réponde.

Sans doute qu’il vit mon sourire diminuer un peu à ses premiers mots. Ouf, non visiblement, il ne devait pas se considérer chanceux parce qu’il avait l’air d’avoir été fricoter avec d’autres femmes. Je me gardais de lui faire la remarque par contre, ça ne servait à rien. Il ne tenterait sans doute pas de venir me chercher croyant à ma mort comme moi j’avais cru en celle de Leroy. Par contre, je n’étais pas la plus pressée de le rejoindre non plus, je n’en avais même pas parlé à Winston en fait. J’hochais cependant la tête à ses derniers mots, oui, la passion se voyait dans mon regard, j’adorais l’archéologie. J’allais pour dire quelque chose, mais sa maadresse se mis de la partie. Tout se passa si vite, j’eus à peine le temps de réagir que je vis son visage de près. Mes petits papillons un peu rouillés se mirent à battre frénétiquement des ailes au creux de mon ventre, ma main ayant serrée la sienne pour le soutenir un minimum. Puis à sa blague, je me mis à rire d’un rire totalement amusé. Je posais le dos de ma main contre mes lèvres pour tenter de contenir mon hilarité, mais je le retrouvais tellement que je ne pouvais m’en empêcher! Je fis de grands oui de la tête quand il me demanda s’il avait toujours été maladroit ainsi, sans arrêter de rire puis j’enchaînais en faisant des non pour dire que ce n’était pas nouveau du tout du tout! Je me remis à pouffer de rire quand il mentionna le calendrier, il allait comprendre rapidement que le fait que cela soit également vrai me faisait encore plus rire. Je me calmais finalement tranquillement, reprenant mon souffle et essuyant mes yeux.

Bon, une autre série de questions dont je connaissais que trop bien les réponses. Mais avant que je puisse répondre, il me déconcentra totalement. Bien sûr, son corps avait toujours été parfait, ses muscles étaient bien visibles me ramenant à des souvenirs à me faire rougir, mais pourtant se fut le tatouage sur son pectoral qui me figea ainsi. Ma gorge se serra d’un coup. Si j’avais eu une once de doute que c’était réellement lui, le tatouage venait juste d’effacer toute hypothèse folle. C’était vraiment, 100% lui. J’eus un petit rire timide en refermant la bouche à ses mots, mon regard allant dans le sien. J’avais les yeux de nouveau un brin humide alors que je m’approchais un peu pour frôler le bout du tatouage que je voyais. Ma main tremblait un peu alors que je finis par répondre.

« On allait au cinéma, tu m’aidais dans mes recherches, on allait danser même si je n’étais pas douée… on allait veiller dans des cafés à rire comme on vient de le faire, se raconter tout et n’importe quoi… (Ma voix était teintée de cette belle mélancolie, comme si je revoyais tous les moments. J’eus un petit rire un peu émotif avant de pivoter un peu pour montrer mon omoplate gauche pour lui montrer mon tatouage) Mon mari… était jaloux, mais il ne le montrait pas beaucoup…On faisait des cosplays ensemble… toi plus que moi, j’étais un peu nulle en fait… »

Je continuais de parler en même temps que je repoussais mes cheveux du côté droit, que je baissais un peu le chandail plus ample pour qu’il puisse voir le tatouage. Il avait une camisole, mais ça ne cachait presque pas le symbole qui nous unissait. Je repris, la voix un peu plus tremblante pour finalement lui raconter. Je ne pouvais pas juste lui montrer et me taire, un peu par timidité, un peu parce que ça me rendait nerveuse, j’allais peut-être lui faire peur qui sait…

« Un soir, tu m’avais aidé dans mes recherches. Il était très très tard et… et on était tombé sur ce symbole qu’on a adoré tous les deux tout de suite. Je ne sais pas comment on est venu à cette idée un peu folle… mais maximum deux jours plus tard, on avait un rendez-vous pour pouvoir nous le faire tatouer… »

J’eus un petit rire à se souvenir, me contrôlant de nouveau pour ne pas me mettre à pleurer, maudissant mon émotivité de me trahir ainsi.


@Leroy Johnson

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Autant que j’énumérais les activités que nous faisions ensemble, autant que je revoyais ses moments dans ma tête. Ça avait été de si beaux moments, les plus beaux de cette époque. J’y avais pensé des centaines, des milliers de fois au courant des années qui avaient passées. Je lui montrais ensuite mon tatouage, ça allait conclure mon explication. J’avais le cœur qui battait fort dans ma poitrine, je sentais ma respiration hésitante, parfois plus rapide, mais qui se calmait. Comme si j’étais un brin détraquée par tout ce qui se passait. Je ne vis pas la réaction de Leroy quand je lui montrais finalement ma peau marquée par le même symbole que lui. Je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse la même chose que moi, qu’il touche le dessin de ses doigts. Bien malgré moi je me sentis frissonner. Autant parce que cela faisait longtemps que l’on ne m’avait pas touché avec cette douceur et parce que c’était Leroy. Je fermais les yeux, mon souffle se stoppant un moment. Je restais silencieuse, appréciant cette caresse délicate. Déjà que mon corps tentait de retrouver un brin de contrôle, il vint m’enlacer. Le déraillement reprit. Je me figeais un court instant, mais rapidement, il put sentir que j’appuyais même un peu plus mon dos contre son torse. Les yeux toujours clos à apprécier son contact, je sentais son souffle contre ma peau.

Il ne se souvenait pas de moi, mais quelque part j’osais croire que je n’étais pas disparue de son esprit. Il agissait comme si nous nous étions vus hier… mais d’une façon différente bien sûr, mais ses gestes, sa façon de me parler… je le retrouvais totalement, c’était si étrange de penser que j’étais une inconnue au départ pour lui, mais que pour moi, il avait été si important. Qu’il l’était encore tout autant. Ma tête s’appuyait même un peu contre la sienne, je me laissais bercer avec l’impression douce que le temps avait pris une petite pause pour nous. J’ouvris les yeux quand il s’adressa à moi, totalement encore dans la brume de ce moment parfait. Cependant je ne pus me retenir d’avoir un sourire charmé et ému à ses mots. Mon cœur battait si fort contre le sien et j’adorais sentir cette union, il n’aurait pas pu mieux dire cela. Je murmurais, la voix un peu rauque par les émotions.

« Nous étions… presque toujours ensemble, Leroy… J’espère…j’espère que tu te souviendras aussi et… Oui, tu étais seul… même que… (J’eus un petit rire gêné en soufflant) Même que j’ai cru que tu étais gay au départ... pas que tu en avais l’air ou bien que tu me l’aies dit… on en a jamais parlé en fait… »

C’était beaucoup plus simple pour moi de le croire gay à l’époque, comme ça je pouvais le voir sans me sentir coupable envers mon infidèle de mari. J’étais totalement idiote maintenant que j’y pensais. Je savais que je me créais une illusion pour pouvoir continuer de le voir. Alors que je me souviens d’avoir sans doute eut des petits moments de jalousie quand des filles tentaient de le charmer.

Quand il recula, je sentis comme un froid s’immiscer entre nous malgré le fait qu’il ne faisait pas froid du tout en ce moment. Je ne pus cependant me retenir de ricaner de nouveau en le voyant tomber en me tournant vers lui. Je secouais la tête avec un air faussement découragé, mais un sourire totalement espiègle.

« Oh non, tu n’as pas perdu cela, mais oui, ça fait partie de ton charme. Attend de me voir, je suis assez maladroite moi aussi… Ne t’excuse pas… en vrai, c’est un peu égoïste, mais ça m’a fait du bien que… tu m’enlaces ainsi, pour moi… c’est te retrouver tu comprends… je ne veux pas te perdre à nouveau non plus tu sais… (Je pris une inspiration en souriant faiblement en ramassant un peu le déjeuner qui traînait, comme si je devais bouger un peu en continuant de parler) Je ne pense pas… que mon mari me cherche vraiment, il doit être occupé avec d’autres en fait… (C’était sorti un peu impulsivement, haussant les épaules comme si au fond ça m’indifférait presque maintenant. C’était la chose que je ne pardonnerais jamais. Une infidélité et mon soi-disant mari en avait sans doute eu plusieurs.) Tu as raison… moi aussi je pense que l’on va pouvoir se créer de nouveaux souvenirs… je ne connais absolument rien d’ici… tu vas pouvoir m’aider une peu. (Je lui souriais, ayant tout ramassé, prenant ma propre assiette encore intacte pour la tendre à Leroy s’il avait encore faim)  Tu voudrais me faire le tour un peu du terrain aujourd’hui…? Et me présenter à ses magnifiques bêtes? Ça… ça me ferait plaisir de passer la journée avec toi… »

Je lui souriais avec beaucoup de douceur, je tentais de chasser la mélancolie pour laisser place au positif de la situation. Oui, on pouvait se retrouver, créer d’autres souvenirs. C’était une belle idée, la plus magnifique qui soit…

@Leroy Johnson

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Je vis la colère dans ses yeux quand je lui racontais que mon mari était infidèle. Moi qui l’avais toujours été, je ne me serais pas pardonné d’être infidèle. Sans doute que notre relation aurait terminé en divorce, mais je l’aurais demandé avant de le tromper, c’était une des valeurs les plus importantes que mes parents m’avaient appris. Je voyais sont regard changer, plus lointain également. Se souvenait-il de quelques choses? Je n’osais pas m’approcher ou bien le toucher pour le ramener vers la réalité. Je me disais que peut-être son esprit se battait justement pour se souvenir. Était-ce possible? Mon cœur semblait battre à tout rompre dans ma poitrine alors que je le vis secouer son épaule, de retour visiblement. J’étais plus sérieuse quand il se mit à parler. Mon mari était blond. Et la maîtresse qui lui avait écrit avant mon départ était une danseuse. Visiblement, il choisissait toujours le même genre de femme. Je me souvenais bien de quand il était revenu… il y a environ deux ans dans une colère noire envers Leroy, m’ayant dit de ne plus le revoir, de ne plus lui parler! C’était… donc pour ça? Je n’eus pas la force de lui raconter que c’était la dernière fois que nous avions parlé, pas tout de suite. J’hochais la tête à la fin. Je confirmais que c’était bel et bien mon mari. Une personne qu’il aimait par-dessus tout. J’eus un petit sourire au sien. C’était comme ça, son sourire avait toujours été tellement contagieux. Un rire s’échappa de mes lèvres quand il mentionna que c’était bien son genre d’avoir l’air gay. Oh oui, c’était clairement son genre. Puis le sujet changea. Oui, aller se promener, ça serait vraiment une bonne idée, sortir de l’écurie tout de même. Je le suivis docilement vers un des box.

« Oh wow, ça l’air magnifique, je n’ai pas eu le temps de trop voir quand… je suis arrivée. »

Je devais d’ailleurs en avoir encore un peu les marques malgré les soins du doc, mais je ne souffrais plus autant que quand j’étais arrivée. J’observais le premier cheval qu’il me présentait avec un beau sourire, tendant la main vers ce dernier pour caresser un peu son nez et son encolure.

« Salut beau garçon… »

Alors qu’il harnachait l’étalon, je me rendis vers la jument pour la voir, caressant doucement son pelage si elle s’approchait de moi. Lui parlant tout bas. J’adorais les chevaux, c’était des animaux tellement magnifiques et majestueux. Nous allions donc faire une promenade à cheval, en tout cas pour moi c’était certain! Je m’approchais alors de Blacky en terminant la phrase de Leroy sans réfléchir.

« Le vélo de montagne… »

Mon regard alla croiser celui de Leroy alors que j’eus un petit sourire timide, je me souvenais bien de tout moi aussi. Quand il m’aida à monter sur l’animal, je serais sa main doucement, son toucher répandait tellement une magnifique chaleur en moi, plus encore qu’avant. Sans doute parce qu’il m’avait terriblement manqué et que c’était parfois en perdant quelque chose qu’on se rend compte de toute l’affection qu’on pouvait avoir. Je montais ensuite sur Blacky, me penchant déjà vers l’avant pour caresser sa crinière, j’avais une posture droite, j’étais maladroite, mais ayant eu une tante avec une écurie durant toute mon enfance, j’avais appris très tôt. J’attendis que Leroy se prépare de son côté, observant un moment les alentours en tenant les rênes. Je n’étais pas le mieux habillé pour ce genre d’exercices, mais ça m’allait bien, je me sentais bien… et cela faisait une éternité que je ne m’étais pas senti ainsi. J’eus un petit rire en hochant la tête à ses mots.

« Oui, c’est une bonne idée, je ne voudrais pas les déranger non plus! Et oui… (J’eus un petit rire ensuite en hochant la tête positivement) Oui, très souvent! Mon mari avait tellement de voyages d’affaires que souvent tu venais dormir chez moi ou j’allais dormir chez toi. On a sans doute écouté toutes les séries de films cultes qui existent et des séries de télévision aussi. »

J’évoquais encore une fois des éléments du passé, s’il s’était souvenu qu’il avait cassé le nez de mon époux, sans doute qu’il pourrait se souvenir de d’autres choses. J’avais beaucoup d’espoir en ce moment. Je pris une inspiration et je repris avec un magnifique sourire et une toute nouvelle énergie.

« Je te suis, Blacky et moi sommes impatients! »

@Leroy Johnson

Codage par Libella sur Graphiorum