(Terminé) Retour sur les traces de mon passé {Thalia

RETOUR SUR LES TRACES DE MON PASSE

Me voilà, sur les traces de mon passé, de ce qui a toujours été une blessure pour moi. Ce gouffre dans lequel je me suis toujours plongé à cause de ce lien qui me manquait. Ce lien familial que je n’ai jamais réellement partagé. Je mens, j’ai eu la chance de tomber sur l’orphelinat des Nymphes, là où j’ai découvert beaucoup d’amour et d’amitié mais jamais un réel lien de famille. Non parce qu’en réalité, je suis une femme que ses parents ont abandonnée. Née hybride d’un père sorcier et d’une mère lycanthrope, j’avais presque 27 ans quand j’ai fait la connaissance de ma mère par l’intermédiaire d’un ami-amant. Pourtant, la rencontre fut glaciale, il était clair que ma mère ne voulait pas de moi dans sa vie, qu’elle avait fait un trait sur moi et qu’elle ne voulait pas en savoir plus.

C’est elle qui m’a appris qui était mon père et j’ai mis trois ans à me décider avant de prendre la route vers Flakstadoya pour retrouver mon passé. Je ne suis pas bien dans mes basket, je dois bien l’avouer, je ne sais pas comment je vais être accueillie surtout que mon père s’est constitué une famille entre temps et que mon arrivé risque d’être mal vue. Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de tenter le coup. Pour être honnête, c’est Mathias qui m’a convaincue de venir jusqu’ici, de me lancer. Il m’a dit que je n’aurais pas de regrets par la suite. Il n’a pas tort et pourtant, je n’arrive pas à franchir ce pont, je n’arrive pas à passer au-delà de cette frontière… Il le faut pourtant, il faut que je me lance et qu’enfin, j’affronte mes démons trop longtemps enfouis…

Et je me lance doucement mais surement. Mon téléphone vibre dans ma poche et je souris quand je vois le destinataire. Mathias me demande comment ça se passe, si je veux qu’il vienne me rejoindre… J’ai tant envie de lui répondre oui, cela faisait trois ans presque que je ne l’avais pas vu et il me manquait… Mais, je ne réponds pas, je le laisse languir, d’autant qu’une personne s’approche de moi et sans m’en rendre compte, je le bouscule…

« Oh ! Je suis désolée ! Je ne vous avais pas vu… ! »

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR TAG & DEVIANT ART

Retour sur les traces de ton passé

@Alma Nohr & @Thalia Jacobsen

Il n'était pas rare qu'elle aille d'îles en îles, portée par la mission de médiation qui était la sienne depuis quelques années. Elle se rendait où se portait les conflits, sa voix sage et douce apaisant les esprits frappés de déraison. Cette fois c'est à Flakstadøya qu'elle se rendit, le Royaume des Sirènes et des Sorciers se trouvaient sans nul doute bien trop proche, amenant de nombreuses fois les Nymphes à jouer les médiatrices pour des raisons diverses et variées. Mais la voix de la raison était toujours entendu. C'était la seconde fois que Thalia était amenée à venir dans cette île-là en deux ans, et elle ne regrettait pas le voyage. La négociation avait pris quelques heures, et bien qu'elle se sentait épuisée elle était heureuse de voir les deux parties se tendre la main pour retourner chez elle sans se changer en grenouille ou se faire harponner de manière sanglante. Elle avait décidé de profiter de l'occasion pour voguer dans les lieux, les découvrir plus avant plutôt qu'à courir jusqu'à sa galerie. Elle serait fermée pour la journée, et rien ni personne ne pourrait l'en blâmer. Il était rare qu'elle ne soit pas dans son archipel de paix - sa galerie était un joyaux dans son existence qu'elle aimait plus que tout. Elle y entretenait de nouvelles amitiés et y découvrait des talents fous. Elle glissait toujours aux créatures qu'elle aidait de venir y faire un tour, ou d'y envoyer les artistes talentueux qui se trouvaient dans leurs rangs. Elle ne pouvait pas s'arrêter de vouloir en découvrir toujours plus, de rencontrer toujours plus de ces créatures fantastiques.

Il s'en trouvait qui marquait son existence sur le long terme, qui se montrait si fantastique qu'elle en tombait amoureuse - un amour qui ne se jalonnait pas de jalousie et de passion sensuelle. C'était plutôt une affection raisonnable et tendre pour ces êtres si fantastiques. Thalia ne retenait pas son admiration et ses compliments, elle les distribuait plutôt sans jamais à se préoccupait d'allait trop loin. Elle supposait qu'il n'était jamais mal de s'entendre dire de belles choses, et c'est peut être cela qui lui valait une réputation de tendre et aimable jeune femme. Ce qui faisait oublier son caractère excentrique, obsessionnel et passionné. Elle ne tenait pas en place, souvent bien trop curieuse et acharnée - elle ne lâchait pas aisément l'affaire et pouvait se montrer terriblement agaçante.
Mais pour l'heure, elle ne faisait que se promener, ses lunettes de soleil bien en place, tout comme son chemisier bleu électrique, sa jupe blanche longue et ses sandales fermées. Elle se laissait transporter par les énergies et la nature qui l'entourait, la caressant comme une couette ou un amant familier. Elle arrivait à Fredvang Bridge et allait le passer quand elle reconnut une silhouette familière. Elle ne put retenir un sourire en avançant pour rejoindre Alma, mais celle-ci fit un geste pour le moins surprenant, en se redressant (à moins qu'elle ne veuille se mettre à courir) quand Thalia fut à sa hauteur. « Oh ! Je suis désolée ! Je ne vous avais pas vu… ! » « J'imagine bien, parce que ce n'est pas le câlin le plus agréable qui soit. » Lâcha-t-elle avec une grimace, bien que sa voix vibrait d'amusement. « Bonjour Alma, heureuse de te voir. » Dit-elle finalement en se redressant, massant ses côtes frappée par la violence de son amie; Pas qu'elle lui en tiendrait rigueur - Thalia était bien loin de ce genre de pensées. « Tu étais perdue dans quels genres de pensés ? »

code (c) rainmaker

RETOUR SUR LES TRACES DE MON PASSE

@ALMA NOHR
@THALIA JACOBSEN

Prise dans la lecture de mon sms, je ne vois pas que je suis sur le point de bousculer quelqu’un. Non la seule chose qui me préoccupe, c’est le visage de ce fantôme, le fantôme de mes amours. Ce fantôme qui vient et qui repart, qui me remplit le cœur d’amour ou qui me le brise sans crier gare. Bref, je suis là, à sourire bêtement face à ce sms qu’il vient de m’envoyer, en espérant quoi ? Qu’il vienne me retrouver pour toujours ? Au fond, j’étais certaine que c’était mon vœu le plus cher. Si en plus, il arrivait maintenant pour me retrouver, je crois que je serai la plus heureuse de toutes les femmes. Qu’est-ce qui nous manquait pour s’avouer qu’on s’aimait ? Qu’est-ce qui nous empêchait de vivre une belle histoire d’amour ? Je n’étais pas capable de répondre à ces questions, elles tournaient et se retournaient dans ma tête sans que je ne sache dire où était le souci. Quoiqu’il en soit, à chacune de nos retrouvailles, je finissais le cœur brisé parce que Mathias avait disparu de la circulation. C’était autant sa faute que la mienne, la mienne de l’accepter toujours dans ma vie, de toujours espérer alors que je savais qu’il finirait par partir… Je bouscule donc quelqu’un sans voir de qui il s’agit, sans voir que je connais cette personne. Je m’excuse tout aussi vite alors que je relève la tête et avant même de la voir, je reconnais la voix qui me dit qu’il ne s’agit pas du câlin le plus agréable qu’il soit. Je rigole de bon cœur, Thalia savait toujours comment me remonter le moral. C’était tout à fait ma Thalia et je lui accorde un câlin plus tendre que le premier.

« Bonjour ma belle ! Contente de te voir aussi, même si on n’aurait pas dit ! »

Dis-je aussi sur le ton de la plaisanterie. Je la vois se masser les côtes et je grimace à mon tour, je ne sais plus où me mettre. La pauvre…

« Ça va, tu n’as pas eu trop mal quand même ? »

M’inquiétais-je. Elle me demande alors dans quels genres de pensées j’étais et je secoue la tête. Ce genre de pensées qui me poursuivaient depuis des années, depuis que j’étais toute petite.

« De vieilles histoires qui refont surface ! Je suis d’ailleurs sur le point de faire face à l’une d’entre elle ! »

Je baisse un peu la tête et reprend :

« Je vais voir mon père ! Je vais le rencontrer ! Enfin… J’y vais mais j’sais pas si j’arriverais à lui parler et à me présenter à lui… ! »

Dis-je simplement. Je savais que je pouvais être honnête avec Thalia, nous nous entendions à merveille et je pouvais tout lui dire, ça c’était une certitude.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR TAG & DEVIANT ART

Retour sur les traces de ton passé

@Alma Nohr & @Thalia Jacobsen

L'amitié lui était plus précieuse que le reste. Il lui était indispensable. Elle aimait être entourée d'êtres dont la bienveillance et l'amour l'enveloppait dans un cocon de confiance et de tendresse. Elle pouvait passer des heures avec ses amies, oubliant le monde extérieur pour le redessiner à l'aube de leurs idéaux et de leurs fantaisies. C'est pourquoi elle avait imaginé ses nuits blanches - ces soirées où n'étaient acceptés que les personnes qui comptaient à ce point pour elle, pour boire, rire, jouer à des jeux idiots, se dépasser, et surtout se rappeler comme la vie se trouvait être précieuse, plus encore quand elle était partagée avec des âmes si belles. Poétiques, presque trop naïve, la nymphe se pensait être l'amie parfaite : fidèle, loyale, à l'écoute, elle ne doutait pas d'être de bon conseils et avait tendance à se croire perspicace.
C'est pourquoi il ne lui fallut qu'une demie-seconde pour comprendre qu'Alma n'était pas dans son assiette. Elles se connaissaient depuis longtemps, après tout, la jolie brune ayant été l'une des protégées de l'orphelinat des nymphes. Elle était de ces êtres lumineux et délicieux qui plaisaient tant à Thalia. Impossible de s'en tenir loin, elle avait convaincue Alma d'être l'une des artistes qui faisaient vivre sa galerie. En plus d'être l'une de ses plus anciennes amies. Sans doute passaient-elles plus de temps à refaire le monde qu'à défaire les noeuds du passé, mais Thalia n'était pas de ces êtres qui aimaient à ré-ouvrir les vieilles blessures. Elle se tenait seulement là, sourire tendre sur les lèvres et regard douceureux sur les autres. « Bonjour ma belle ! Contente de te voir aussi, même si on n’aurait pas dit ! » Le câlin qu'elle reçut se trouvait bien plus agréable que le premier, et elle le rendit avec le même enthousiasme, serrant la danseuse dans ses bras et laissant son parfum l'enivrer un court instant. Elle ressentait son énergie, cette dose de tension qui enserrait la gorge de Thalia.

Elle ressentait les énergies comme certains voyaient la musique. C'était des notes de couleurs, des rythmes et des effluves de chaleur qui parlaient à son coeur aussi aisément qu'une belle peinture. L'énergie se trouvait en chaque être et chaque chose - elle était en constant mouvement, venait de la terre aussi bien que des êtres, se propageait et s'entrelaçait aux sentiments et aux sensations. L'instinct, le hasard ou le sixième sens, tout cela était lié à cette énergie, et Thalia y était plus sensible que les autres depuis la naissance. Assez pour savoir qu'elle pouvait en modifier la charge, la densité, la chaleur, la couleur - mais cela avait tendance à l'affecter. A ce moment précis, elle n'eut pas de mal à ressentir les ondes lourdes qui émanaient d'Alma, ne pouvait qu'imaginer qu'elle se trouvait là, fixée au sol sans être capable de bouger. « Ça va, tu n’as pas eu trop mal quand même ? » « Je suis plus solide que cela, ma belle. » La rassura-t-elle, avec un air plus orgueilleux qu'elle n'aurait eut en temps normal. Mais elle était Thalia Jacobsen, savait se montrer amusante et rieuse quand il le fallait. Avant que la conversation ne se fasse sérieuse. « De vieilles histoires qui refont surface ! Je suis d’ailleurs sur le point de faire face à l’une d’entre elle ! » Alma se tourna vers l'autre côté du pont, et Thalia en fit de même. Elle n'y voyait rien de bien signification cependant, restant silencieuse pour ne pas montrer son trouble - et sa perplexité. Elle sentait qu'il se passait quelque chose d'important. « Je vais voir mon père ! Je vais le rencontrer ! Enfin… J’y vais mais j’sais pas si j’arriverais à lui parler et à me présenter à lui… ! » « C'est moi ou c'est toi que tu essaies de convaincre ? » Demanda-t-elle avec tendresse, passant un bras autour de la hanche d'Alma avant de l'attirer contre elle pour poser un baiser sur son front.

« C'est une étape importante. Mais personne ne te demande d'être absolument honnête dés les premières secondes. » Thalia avait tendance à penser que rien ne valait l'honnêteté et la sincérité, en général. Elle considérait cependant que la communication était la clé de l'ensemble des relations, mais que mettre son âme à nu, se rendre vulnérable face à un parfait étranger était une erreur grossière. Naïve, certes, mais un coeur brisé savait comment éviter de l'être encore et encore - et elle était protectrice envers ses amis. Alma avait été une orpheline, abandonnée par son père - difficile de vouloir la convaincre d'être vulnérable devant lui après toutes ces années. « J'imagine que ce n'est pas une chose à dire, mais peut être pourrais-tu jouer un rôle pour éviter d'être sa fille et plutôt avoir l'occasion de découvrir qui est ton père aujourd'hui ? Tu pourrais te faire passer pour une enquêtrice sociale ? Là pour lui poser quelques questions ? Te rendre là incognito pour te protéger et décider ensuite si tu veux plus ou non. »

code (c) rainmaker

RETOUR SUR LES TRACES DE MON PASSE

@ALMA NOHR
@THALIA JACOBSEN

Cette rencontre fortuite tombait à point nommée. Sur le point de chambouler ma vie pour toujours, j’étais bien seule mais à présent, une présence amicale me tenait compagnie. Oui, j’avais décidé de partir seule mais je le regrettais déjà au fond. C’était bien trop d’émotions pour moi et j’avais besoin de parler avec quelqu’un de ce que je ressentais. Autant dire que l’apparition de l’une de mes meilleures amies était un cadeau tombé du ciel pour moi, en cet instant. J’avais bien eu l’occasion de faire un bout de route avec une elfe très sympathique à qui j’avais donné mes coordonnées quand nous nous étions séparées. Néanmoins, nous avions chacune notre croix à porter et nous avions dû nous séparer à un moment donné. Je ne m’attendais tellement pas à voir mon amie que je la bousculais alors que j’écrivais un sms à mon Mathias, j’étais confuse par ce geste et lui demandais si je ne lui avais pas fait trop mal. Elle me fait rire quand elle me dit qu’elle est plus solide que ça.

« C’est vrai, j’oublie toujours ! »

Dis-je en souriant. C’est vrai qu’on ne s’imagine pas que ce petit bout de femme est si forte à l’intérieur. Elle prône la paix et elle transpire de gentillesse mais je sais aussi qu’elle est capable de se défendre quand elle doit le faire. Nous nous câlinons pour se saluer, comme nous le faisons souvent et cela me procure un bien fou de sentir une âme si pure m’envelopper d’amour. Le sérieux revint rapidement quand je lui expliquais ce que je faisais là parce que mes peurs revenaient au galop. De vieilles blessures que je pensais fermées mais qui, en réalité, n’ont toujours poursuivies. Je savais qu’en allant voir mon père, je voulais aussi mettre un terme à ces blessures, je l’avais déjà fait avec ma mère, maintenant, je le faisais avec mon père. Je souris à sa remarque, elle tape toujours juste ma Thalia :

« Je crois que c’est moi ! »

Dis-je dans une petite voix triste mais où pointait un petit sourire. Je sens la main de mon amie m’entourer les hanches et elle me fait un bisou sur le front. Je pose ma tête sur son épaule dans un geste tout aussi tendre. Je suis intriguée par ce qu’elle me dit : je ne suis pas obligée d’être honnête tout de suite. Je réfléchis à ce qu’elle me dit là, elle n’a pas tout à fait tort, je pouvais le découvrir autrement, d’une manière plus anonyme. C’est, à mes yeux, une idée de génie même si comme elle le dit, ça ne se faisait pas vraiment. En même temps, abandonner sa fille, ça ne se faisait pas non plus, tromper sa femme non plus…

« C’est pas bête ce que tu me dis là, je peux voir ce que ça donne et voir si j’ai le courage d’aller plus loin, si j’ai envie d’aller plus loin ! Je les observe de loin et me présenterai si je m’en sens prête ! »

Je savais que son arrivée sur ce pont était une bonne chose pour moi et je n’avais pas tort. Je la remercie en lui déposant un baiser sur la joue, doux mais soudain.

« Merci ma belle ! Comment tu fais pour toujours savoir trouver la solution qui nous paraît toujours si impossible ! J’imagine que c’est pour ça que tu es médiatrice ! »

Je lui fais un clin d’œil complice, j’ai retrouvé un peu de confiance en moi, y aller de manière plus incognito, ne pas me confronter tout de suite à mon père allège un peu mon cœur. La boule qui se formait dans mon ventre disparaissait petit à petit.

« Et toi ? Que fais-tu par ici ? Tu travailles ? »

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR TAG & DEVIANT ART

Retour sur les traces de ton passé

@Alma Nohr & @Thalia Jacobsen

Il ne se trouvait rien d'étrange dans la peur - elle était l'expression du changement, l'esprit paniqué par la perspective d'une chose nouvelle qu'il ne savait maitrisé naturellement. La peur était une alerte, faite pour appeler la prudence et la réflexion. Aucun geste ni aucune parole ne devait être dite sous la peur, voila une chose que Thalia avait appris à mesure du temps, bien que cela n'était pas toujours simple. La peur poussait à rebrousser chemin, à faire demi-tour pour revenir dans sa zone de confort et ne pas en sortir. Mais ne pas en sortir signifiait aussi ne pas vivre - en réalité - et il n'était rien de pire que cela aux yeux de la Nymphe. Il fallait vivre, bien au contraire, et prendre des risques pour changer, s'améliorer, grandir, mûrir. Faire des erreurs, surtout, pour apprendre - apprendre toujours, qu'importe l'âge ou la force physique. Apprendre comme il se trouvait toujours quelque chose de nouveau à faire.
Elle saisissait cependant, que la peur dans la voix d'Alma ne venait pas de la crainte du vide ou de se battre - mais d'affronter un passé qui n'avait rien d'aisé. La peur de ses propres émotions, de son père, de l'inconnu dans ce qu'il était aussi proche et familier. Familier parce que familiale - Thalia n'eut d'autre choix que de prendre son amie dans ses bras, mu par ce sentiment de compassion. « Je crois que c’est moi ! » Elle le savait - évidemment - et ne trouva rien à redire à cela, se contentant d'être présente et de trouver une solution à un problème somme toute assez simple.

Il ne se trouvait aucun problème sans solution, disait toujours les autres médiatrices et elle tendait à y croire avec fermeté. Parfois, il ne s'agissait pas de prendre la fuite mais de faire preuve de malice. Thalia ne trouvait rien à redire à un mensonge s'il était fait pour protéger un coeur déjà vulnérable. Moins encore s'il s'agissait de celui d'Alma - du point de vue de Thalia, elle ne devait rien à son père, moins encore la vérité mise à nue qu'autre chose, si son coeur n'était pas prêt pour cela. Elle savait la position dans laquelle son amie se trouvait assez délicate, et le courage dont elle faisait preuve était exemplaire. Mais il n'était guère nécessaire de se jeter dans le vide sans filet si elle ne savait pas encore voler. « C’est pas bête ce que tu me dis là, je peux voir ce que ça donne et voir si j’ai le courage d’aller plus loin, si j’ai envie d’aller plus loin ! Je les observe de loin et me présenterai si je m’en sens prête ! » « Nul besoin d'aller plus vite que ton coeur, Alma. Ecoutes ton instinct et donne toi du temps et de l'espace pour rester maitre de tes émotions. » Dit-elle avec toute la bienveillance dont elle était capable. Voila bien une chose qu'elle aimait - voir le visage de son alter égo se détendre, ses traits se rendre plus doux et juvénile. Elle retrouva son Alma, et elle en était très heureuse. « Merci ma belle ! Comment tu fais pour toujours savoir trouver la solution qui nous paraît toujours si impossible ! J’imagine que c’est pour ça que tu es médiatrice ! » Elle lâcha un rire - impossible pour elle de croire qu'elle trouvera toujours une solution, mais elle aimait à penser qu'elle prenait assez de recul sur les choses pour les voir dans leur ensemble plutôt que figé dans l'angoisse. Elle était capable de saisir les caractères de chacun, les manières de gérer des situations qui semblent impossibles parce qu'elles sont vues dans le carcan des émotions. Elle se tenait là, observatrice bienveillante et souvent c'était suffisant - de simplement écouter les autres. « Contente de pouvoir être là pour toi. Le hasard fait bien les choses. » Dit-elle avant de regarder autour d'elle le paysage si singulier. « Et toi ? Que fais-tu par ici ? Tu travailles ? » « Deux jours de négociations - je suis épuisée, je dois l'avouer. Mais je voulais voir un peu de paysage avant de rentrer. Te croiser est une heureuse surprise. Veux-tu que... Que je t'accompagne ? Je pourrais t'attendre, si tu le souhaites. » Proposa-t-elle - parce qu'elle n'était rien si ce n'était loyale envers ses amies.

code (c) rainmaker

RETOUR SUR LES TRACES DE MON PASSE

@ALMA NOHR
@THALIA JACOBSEN

Je devais bien le reconnaître, cette rencontre fortuite était plus que la bienvenue. Dans le contexte actuel de mes émotions, je n’arrivais plus à être rationnelle et franchement, l’arrivée de quelqu’un à qui je fais confiance m’aidait bien à faire le tri dans mes idées et mes émotions. Thalia avait toujours les mots qu’il fallait au moment où il fallait et franchement, je ne pouvais que la remercier d’être mon amie. Une amie chère à mon coeur et à laquelle je tenais tellement, je savais que je pouvais compter sur elle quoiqu’il advienne. Et inversement, je serais là pour elle dès qu’elle me le demanderait et ce, même s’il était quatre heures du matin, si elle venait à être sur le point de se battre contre une armée de démons ou qu’elle ait plus simplement une peine de coeur. En un claquement de doigt, elle venait de défaire le petit problème que je m’étais fait et ce que je considérais jusque là comme un problème n’en était plus un.

« Tu as raison ! »

Je lui souris et déjà, je me sentais plus calme, plus en paix avec mon choix. Ce choix qui me poussait vers mes origines, des origines que je voulais enfin connaître. La première moitié de mes origines m’avait laissé un goût amer mais peut-être n’en serait-il pas autant de l’autre côté ? Et puis, en observant mon autre famille, je me mettais à l’abri d’être rejetée comme une mal propre. Je la remerciai pour son aide et lui demandai comment elle faisait pour trouver la solution qu’il fallait au moment où il fallait. Elle rit et je l’accompagne avait de me dire que le hasard faisait bien les choses. Ça ne répondait pas vraiment à la question mais avait-elle seulement la réponse à cette question ? Je lui demande ensuite ce qu’elle faisait par ici, si elle venait travailler. Elle m’avoue qu’elle est épuisée après deux jours de négociations mais elle me demande tout de même si je veux qu’elle m’accompagne. A nouveau, je lui souris et j’avance un peu en direction de l’autre côté du pont.

« Heureuse rencontre alors ! Je ne veux pas abuser, tu es fatiguée, tu rentres du boulot épuisée et je ne veux pas que tu tombes malade à cause de moi ! »

Je fais la moue parce qu’en réalité, j’adorerai qu’elle soit à mes côtés dans ce moment particulier mais je ne me vois pas lui demander un tel service après deux jours de négociations intenses apparemment mais surtout d’épuisement.

« T’as certainement plus qu’envie de retrouver ton lit bien douillet, je vais me débrouiller, ne t’en fais pas ! »

Je lui fais un bisou sur la joue pour sa gentillesse mais je ne compte pas encore partir, je veux un peu profiter de ces retrouvailles.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR TAG & DEVIANT ART

Retour sur les traces de ton passé

@Alma Nohr & @Thalia Jacobsen

La vie n'était guère un long fleuve tranquille, c'était un opéra. Les rythmes et les mélodies variables faisaient battre le palpitant d'angoisse, de joie, de tristesse - de cette peur irrationnelle de ne pas être capable, de ne pas être assez fort, de ne pas pouvoir le supporter, alors que le coeur avait justement cette force de pouvoir tout supporter. Thalia ne saurait en douter, bien que quelque fois la peur figeait les os, rendait impossible d'avancer, de penser ou de respirer, ce n'était que passager. Personne ne pouvait se laisser figer éternellement par l'angoisse - un obstacle devait toujours être surmonté. Ce n'était pas facile, elle n'irait pas jusque là, mais c'était inévitable. Et elle croyait fermement qu'Alma en était capable. Mais parfois la solitude était un trop lourd fardeau.
Thalia était loin d'être égoïste, elle avait oublié de ne penser qu'à elle, passant le plus clair de son temps à s'investir auprès des autres pour leur rendre la vie plus facile. Elle aimait cela, se sentait heureuse et accomplie uniquement quand elle voyait un sourire s'affichait sur le visage de ses semblables. Elle se sentait fière d'avoir trouvé sa place dans l'existence et de tenir son rôle du mieux qu'elle pouvait. Elle savait que tout n'était pas simple - mais ensemble ils pouvaient faire des merveilles.

Elle ne pouvait pas ignorer l'angoisse qui peignait les traits d'Alma - et alors qu'elle était sur le point de rencontrer son père c'était une chose normale. Thalia ne pouvait pas même imaginer ce part quoi elle passait, mais elle était certaine d'une chose : elle ne pouvait pas la laisser seule. Elle ne pouvait pas la laisser affronter son passé sans une main amie pour l'accompagner, une étreinte pour lui dire que tout irait bien , une épaule pour épancher ses émotions, un sourire pour lui faire voir le soleil dans un ciel sombre. Elle devait être à ses côtés, oubliant sa propre fatigue qui ne trouverait sa solution que plus tard. « Heureuse rencontre alors ! Je ne veux pas abuser, tu es fatiguée, tu rentres du boulot épuisée et je ne veux pas que tu tombes malade à cause de moi ! » Elle admettait qu'elle n'avait pas pensé à cela. Sans doute son manque d'égoïsme l'amenait bien souvent à aller à l'encontre de ses capacités, de sa force et de son énergie. Il n'était pas vraiment rare qu'elle passe des journées à devoir rester dans la forêt pour refaire ses énergies - le Yoga, la méditation et la présence des arbres l'y aidaient énormément. Elle se savait capable de bien des choses, mais parfois elle se pensait plus forte qu'elle ne l'était. Pas cette fois - décida-t-elle. Cette fois elle devra être présente pour Alma. « T’as certainement plus qu’envie de retrouver ton lit bien douillet, je vais me débrouiller, ne t’en fais pas ! » « D'accord, je vais reformuler alors : Je viens avec toi. » Dit-elle en prenant le bras de son amie, l'accompagnant dans sa traversée. Elle savoura le baiser sur sa joue qui laissa une trace chaude et réconfortante. « J'aurais bien le temps de me reposer ce soir et je doute pas une seconde que tu seras heureuse que je vienne avec toi. » dit-elle - d'autant qu'elle était heureuse de pouvoir être en si bonne présence, ce qui la changeait de ces derniers jours de tension et de dispute. « Personne ne devrait affronter les moments charnières de sa vie seul. Tu sais, ces moments où on sait que tout peut basculer. Où tu sais qu'un choix, un mouvement, une action, ouvrira un nouveau chapitre de ton existence. Je vais t'accompagner. »

code (c) rainmaker

RETOUR SUR LES TRACES DE MON PASSE

@ALMA NOHR
@THALIA JACOBSEN

Je savais que Thalia était une femme formidable mais je n’avais pas pensé tomber sur elle alors que je me rendais dans la ville où vivait mon père. Un père que je n’avais jamais vu et que j’allais rencontré pour la première fois. Un père qui m’avait tout autant abandonnée que ma mère, un père qui avait refait sa vie et qui n’avait peut-être pas envie de voir sa vie être chamboulée. Bref, un père que j’avais peur de revoir tant je ne savais ce qui m’attendait. Cette rencontre me hantait et je n’étais pas certaine que je voulais vraiment connaître ce père. Je n’étais pas certaine, en fait, de supporter un rejet de sa part. Alors, tomber sur Thalia avait été un soulagement, rien que dans sa façon d’être, j’étais apaisée. Elle avait cette force de m’aider à me calmer et à calmer mes peurs ou mes angoisses quand je la voyais. Comment faisait-elle ? Je ne saurais le dire mais clairement, elle y parvenait sans problème. Elle ne me laissa pas le choix, elle voulait que je vienne avec elle et elle me prit le bras pour nous mettre en route. Je souris, je la reconnaissais bien là, elle allait au-delà de ses limites pour ses amis, Thalia était tout sauf égoïste.

« Bon ben, je crois que je n’ai plus le choix ! »

Lui dis-je en posant un main sur son bras. J’étais chanceuse d’avoir une telle amie dans ma vie et quand je voyais mes proches autour de moi, je me sentais moins abandonnée qu’avant. Quand j’étais petite, j’avais cette tendance à me sentir seule, à me voir solitaire mais petit à petit, en grandissant, j’avais découvert beaucoup de belles personnes qui avaient prises la place de cette famille de sang qui m’avait tant manquée. Je hochais de la tête tandis qu’elle m’expliquait que ce moment était un de ces moments importants qui pouvaient changer notre vie. Ses paroles étaient toujours si juste, nous nous mettions en route pour cette folle aventure que j’allais peut-être regretter mais j’étais, au moins, bien accompagnée.

« Oui, c’est un de ces moments, enfin, si j’ose m’approcher de cette famille ! On verra ! »

Je dis en haussant les épaules, comme me l’avait conseillée mon amie, je devais voir en temps voulu ce qui allait se passer. Je regardai à l’avant, nous venions de passer le pont qui nous menait vers une autre île. Et je sentais que je venais de faire un pas important dans ce changement qui serait le mien prochainement. Même si je ne parlais pas à mon père, je savais que cette aventure changerait les choses.

« Alors et toi ? Quoi de neuf dans ta vie ? Comment se passe la cohabitation avec tes collocs ? »

J’aimais beaucoup cette communauté qu’avait réussi à développer son amie dans la forêt, des hommes et des femmes seuls et en marge de la société. C’était bien qu’ils aient un endroit où aller s’ils en avaient besoin.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR TAG & DEVIANT ART

HJ : Vraiment désolée pour le temps d’attente ma belle !!!