Un stress inutile (Pv Karianne)

Cette affaire sur laquelle je suis en ce moment me donne du fil à retord. Un métamorphe était à l’origine d’une orgie de sang phénoménal et franchement, je passais de plus en plus de nuits difficiles. Heureusement, je pouvais compter sur Liam, il était adorable avec moi et passait énormément de temps à m’aider à dormir mieux ou à me changer les idées. Mais, j’avais beau essayer de passer au-delà de cette affaire, elle revenait sans cesse me hanter. Je n’aurais su dire pourquoi, simplement, je me sentais responsable du fait que nous n’avions pas encore retrouvé l’assassin. Même sur les îles magiques de Lofoten, des tueurs sanguinaires étaient présents, d’autant plus que nous avions à faire, parfois, à des races plus violentes que d’autres. Je ne faisais jamais de discrimination entre nous tous mais je devais bien avouer que certaines créatures, je n’avais pas d’affinité avec eux. En commençant par les sirènes, race que j’avais bien du mal à accepter et à voir d’un œil bienveillant. Après, les vampires et les démons étaient souvent violents, ou en tout cas, ceux que j’avais rencontré. Je n’avais donc pas envie d’en faire des amis.

Mais, les métamorphes, je n’avais rien contre eux mais certains, apparemment, pouvaient se montrer tout aussi violents que d’autres races. J’étais assise au café Matcha, un café que je fréquentais depuis de nombreuses années. J’y passais, souvent, avant d’aller au boulot, pour bien démarrer ma journée. Peu souvent, j’y travaillais, en fait, c’était bien la première fois qu’avant d’aller au boulot, j’étais déjà plongée dans mon affaire. Mes feuilles s’éparpillaient sur la table où j’avais commandé un thé noir, je ne faisais pas attention à ce qui se passait autour de moi, j’étais plongée complètement dans mon travail, cherchant à savoir ce que je pouvais bien rater dans cette affaire. Comment n’avais-je toujours pas trouvé qui pouvait être derrière ces meurtres ? Moi l’une des meilleures profileuses de l’équipe. Je n’étais pas profileuse de profession, je n’avais pas fait les études pour mais j’avais le feeling pour ce genre de choses, j’arrivais souvent à découvrir rapidement le profil d’un tueur. Mais, dans cette affaire, je n’y arrivais pas, tout simplement. C’était compliqué avec un métamorphe, il pouvait être violent sous sa forme animale et complètement doux comme un agneau une fois redevenu humain...  

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Toujours afférée à mon affaire, je ne remarquais pas tout ce qui se passait autour de moi. Les gens venaient et repartaient sans même que je ne vois leur tête, j’étais plongée dans les détails de mon affaire et rien d’autre ne comptait. Même mon entourage devait me trouver bien taiseuse ces temps-ci tant je n’avais plus d’autres intérêts que de résoudre cette affaire sordide. Mon pauvre fiancé devait lui-même vivre avec un fantôme tant je passais du temps dans mon bureau à me torturer l’esprit. Il était d’une patience dont je ne pourrais jamais assez le remercier. Liam était un homme exceptionnel et je devais bien avouer que j’avais de la chance de l’avoir rencontré. Depuis Markus, j’avais eu du mal à retrouver quelqu’un sur qui compter et en réalité, c’est bien la première fois, dans ma longue vie, que j’ai envie de fonder une famille avec quelqu’un.

Je ne vois pas arriver la serveuse qui me tend ma tasse devant les yeux. En réalité, c’est parce que je vois la tasse dans mon champ de vision que je lève la tête et que je regarde la belle brune qui a les lèvres qui bougent. Elle me demande si je n’arrive pas à résoudre cette affaire et je souris à sa perspicacité. J’accepte la tasse avec un immense plaisir et je laisse un peu tomber mes papiers pour quelques secondes.

« Oui, cette affaire va me rendre folle ! C’est une affaire difficile et qui inclut beaucoup de cadavres, bien trop à mon goût ! Des vies sont en jeu et plus je prends du temps pour trouver le tueur et plus il y aura de cadavres ! »

Dis-je, un peu fâchée contre moi-même. J’avais peu souvent eu l’occasion de travailler sur ce genre d’affaires et finalement, je comprenais pourquoi : mon esprit refusait d’avoir à faire à ce genre d’histoires…

« Mais, je ne vais pas vous embêter avec ça ! Merci pour ce café ! Une pause me fera du bien ! »

Elle avait certainement mieux à faire qu’à écouter une flic au bord de la crise de nerf : non seulement, j’avais cette affaire dans la tête mais en plus, je n’en dormais plus la nuit. Mes traits étaient tirés et les cernes se dessinaient sous mes yeux… J’avais l’air malade…

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